Atlas de restauration des rives du Saint-Laurent - Objectifs
Le fleuve Saint-Laurent est un habitat de première importance pour les Québécois. Nous lui devons une voie de navigation internationale qui accueille annuellement plusieurs milliers de navires. On y trouve des dizaines de milliers d’hectares d’habitats fauniques essentiels pour bon nombre d’espèces, on y pratique des activités récréatives et touristiques multiples et ses berges sont recherchées pour le développement résidentiel, industriel et commercial. Le Saint-Laurent est à ce point important pour la communauté québécoise que plus de la moitié (60 %) de sa population est concentrée dans un corridor de 10 km de largeur de part et d’autre de ses rives.
Les fortes concentrations de population et d’activités de toutes sortes aux abords du Saint-Laurent ont malheureusement engendré des répercussions sur l’environnement fluvial et ont contribué, dans certains cas, à une dégradation non négligeable de ses écosystèmes. Plusieurs habitats riverains du Saint-Laurent n’ont qu’une faible diversité d’espèces parce qu’ils n’offrent pas les composantes essentielles qui les rendent attrayants pour la faune. Cette absence de diversification peut être due à des causes naturelles ou à des modifications anthropiques qui ont substantiellement privé les habitats de leur capacité de soutien.
De nombreux habitats sont dégradés le long du Saint-Laurent. C’est le cas, par exemple, de marais dulcicoles envahis par une végétation dense à cause, notamment, de niveaux d’eau trop bas; de plusieurs milliers d’hectares de milieux insulaires où la végétation est conservée à l’état de prairies basses par l’agriculture ou le pâturage; de plus de 700 km de berges enrochées ou emmurées dont le substrat dégarni n’offre pratiquement aucune chance à une faune et à une végétation variées de prendre place; de milliers d’hectares de zones remblayées qui ne permettent plus à la flore d’être attrayante pour la faune; de plusieurs dizaines d’hectares de marais à spartines endigués et drainés à des fins agricoles qui présentent encore l’aspect typique d’un marais, mais où l’absence d’inondations régulières entrave les échanges avec le milieu ambiant et le maintien de plans d’eau d’intérêt pour certaines espèces types des marais intertidaux; de centaines d’hectares de marais à spartines où un nombre restreint de mares dans les portions les plus élevées du marais, à cause du drainage agricole, limite leur utilisation par les couvées de sauvagine et finalement de dizaines de sites où les activités anthropiques dégradent des milieux dunaires d’une extrême fragilité.
L’objectif principal de l’Atlas de restauration est de dresser un inventaire des principaux habitats perturbés par des activités anthropiques le long du Saint-Laurent au cours des dernières décennies et qui présentent un potentiel de restauration. L’atlas a été conçu de façon à répondre rapidement aux besoins de base de certains organismes désireux de s’impliquer dans la restauration d’habitats le long du Saint-Laurent, que ce soit pour compenser les impacts résultant de projets de développement ou tout simplement pour bonifier la valeur d’un habitat dans une région donnée.
L’atlas vise à encourager la restauration des sites perturbés en identifiant les problématiques en cause ainsi que les techniques à privilégier pour restaurer les habitats qui ont été détériorés. Les techniques décrites sont adaptées à la problématique de chaque site. Elles tiennent compte, dans la mesure du possible, des caractéristiques intrinsèques des sites et de leur emplacement dans le système du Saint-Laurent. Des schémas d’aménagement permettent de se faire une idée de la méthode à suivre. Une évaluation préliminaire des gains environnementaux espérés par la restauration d’un site ainsi qu’une estimation des coûts de réalisation des travaux sont aussi fournies. La somme d’information pourra toutefois varier d’une problématique à l’autre.